Pérou – La vallée du Colca

Départ en bus touristique ce lundi matin pour trois jours dans la vallée du Rio Colca et son immense canyon, située à six heures de route d’Arequipa. Qui dit bus touristique, dit arrêts touristiques et guide dans le bus ! Bien que très très bavard celui-ci est néanmoins très intéressant et parle un espagnol tout à fait compréhensible (au cas où, la version anglaise suit toujours) ! Premier arrêt à la sortie d’Arequipa afin de s’armer pour l’altitude : bonbons de coca, feuilles de coca, thé de coca, tout y est ! On se laisse tenter par les feuilles, efficaces mais sacrément dégueulasses.
Avant de quitter la ville on profite d’un dernier panorama sur les volcans entourant celle-ci ; quatre au total dont un encore actif et très proche de la ville (environ 20 km). Même à 2500m d’altitude leurs silhouettes restent impressionnantes !

La route s’enfonce ensuite dans la Sierra, grimpant lentement mais sûrement. Deux autres arrêts pour observer vigognes, lamas et alpagas gambadant sur l’altiplano, dans un site naturel protégé. On se demande d’ailleurs comment il peut y avoir autant de détritus dans un site protégé…
Les trois espèces sont proches les unes des autres mais on peut les différencier de la manière suivante : les vigognes sont plus fines, moins poilues et de couleurs cannelle et blanche ; les lamas sont plus imposants, plus touffus et avec un grand cou. Les alpagas quant à eux sont plus petits et avec un cou plus court. La vigogne est une espèce protégée car en voie d’extinction et on ne peut l’approcher. Les lamas et les alpagas sont domestiqués et servent pour leur laine et leur viande (surtout celle d’alpaga car le lama est moins goûtu !). Pour terminer ce passage sur le buisness des camélidés, il faut savoir que la fibre de vigogne (surtout la partie fessière !) est très résistante et très chère ; il faut une vingtaine de vigognes pour obtenir un kilo de fibres). Ensuite vient l’alpaga, très doux (surtout les bébés) et moins cher et enfin le lama, moins recherché et souvent mixé avec l’alpaga pour faire baisser les prix.
Passage ensuite par un col à 4850m où l’on aperçoit la chaîne de volcans sud péruvienne et notamment l’Ampato mais aussi où l’on croise le parti communiste (il faut quant même être sacrément partisan pour partir en voyage au Pérou avec un autocollant du PCF, ou autre d’ailleurs !).

Arrivée à Chivay puis à notre hôtel des deux prochains jours à Yanque. Après un bon repas nous entamons une randonnée avec quelques autres français vers les ruines de Uyo Uyo qui d’après la légende viendrait de l’expression « ouille ouille ». Ce village inca fut rasé par les espagnols afin de forcer la population locale à changer de culture et surtout de religion. Ils ont rejoint alors la ville de Yanque plus en contrebas. Trois heures de marche sympas terminées par un saut dans les eaux chaudes sulfureuses situées près du rio. Baignade à 32, 34, 38 puis 16°C pour se détendre après l’effort. Retour à l’hôtel avec aussi sauna et jacuzzi (grand luxe!) et observation du ciel de l’hémisphère Sud dans la coupole située dans l’hôtel.

Mardi matin, réveil à 5h30 pour retrouver notre bus de la veille en partance pour la partie impressionnante du canyon et le mirador de la Cruz del condor. Deux heures de trajet et nous voilà au point de vue principal du canyon à 3650m. De là, le canyon s’enfonce de 1200m jusqu’au Rio. Le canyon le plus profond du monde ! L’attraction première ici, outre la beauté du paysage, c’est bien sûr le condor : à cet endroit, ils profitent des courants thermiques ascendants pour prendre de l’altitude (jusqu’à 5000m). C’est vous dire si l’endroit est rempli de monde ! Des cars et des cars débarquent pour tenter d’apercevoir les bestiaux. On a finalement de la chance après un peu de patience, nous verrons une dizaine de condors, pas très proches, mais suffisamment pour apprécier leur vol majestueux. Tout ça entourés par les falaises, ça fait quand même quelque chose. On vous épargne tout le laïus sur la vie du condor et on vous donne juste deux ou trois infos que vous connaissez peut être déjà : il peut atteindre 2,5 à 3 mètres d’envergure, peut vivre jusqu’à 50 ans et est monogame (comme les péruviens dit on). Ils en ont d’ailleurs fait leur emblème.
L’après midi nous partons à nouveau en randonnée (5h) seulement tous les deux avec un guide pour visiter Coporaque et les tombes pré incas. Une marche bien éprouvante sous la chaleur (25°C) et avec l’altitude mais le temps passe vite en discutant avec Rafael. L’occasion pour nous d’améliorer un peu notre espagnol et d’échanger sur nos différents modes de vie.

Allez, comme on a un peu de temps devant nous, encore un peu d’histoire et de culture ! Pour ceux qui en ont marre vous pouvez passer directement au paragraphe suivant ! Les tombes pré-incas que nous avons visitées sont celles des premiers habitants de la régions. Ils vivaient ici principalement d’agriculture en utilisant le système de terrasses et d’aqueducs. Deux peuples se partageait le coin : ceux de la vallée et ceux du haut canyon. Tous deux pratiquaient la déformation crânienne et l’art de la trépanation à des fins médicales mais surtout religieuses et sociales. Cela marquait son rang social. Ceux de la vallée aplatissaient le crâne des enfants et ceux du haut canyon l’allongeaient. On peut le voir sur les photos. Opérations risquées et douloureuses mais quand la coutume veut… D’ailleurs les populations actuelles ont su garder cette tradition en l’adaptant : les femmes de la vallée ont des chapeaux plats et celles du haut des chapeaux plus hauts. Ces tombes étaient réservées aux personnages de haut rang qui étaient enterrés ici en position fœtal et dans des paniers tressés. Quelques momies, os et crânes subsistent, le reste ayant été « pillé » par les archéologues. Voilà pour la culture.

Mercredi, rebelote, levé à 5h30 pour randonner du côté de Madrigal, toujours tous les deux mais avec un nouveau guide. 2,5 km de montée et 500m de dénivelés, toujours sous une grosse chaleur. L’occasion de tester les nouveaux bâtons de marche avant le Machu Picchu. Là haut, une forteresse pré-inca nous attend, très bien restaurée et un nouveau point de vue sur les terrasses (déjà utilisées à l’époque et toujours en fonctionnement) et sur le canyon. Cette fois ci il n’y a que nous ! Un dernier condor vint nous saluer mais ne fît que passer… El condor pasa. Descente en 30 minutes et passage par des parois avec quelques peintures rupestres et des maquettes des terrasses sculptées dans la pierre. Elles étaient utilisées par les pré-incas pour organiser l’alimentation en eau. Exténués, nous finissons par la visite du village de Lira avant de retourner prendre le bus.

Pour nous achever, 6h30 de bus touristique, toujours en altitude, toujours avec Pedro Schumacher, le pilote de bus et toujours avec Juan Carlos Palabra, le guide bavard mais dont cette fois on ne comprend pas un mot de son anglais ! Mais son espagnol nous suffit, nous progressons de jours en jours. En vue Puno et le lac Titicaca, mais pas avant un ou deux jours de repos. Histoire aussi de trouver un itinéraire alternatif moins touristique.

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5 Comments
  1. tout ca si haut ! on a du mal à imaginer mais on peut comprendre le mal des montagnes !Ne vous usez pas la santé, réservez un peu de forces pour la suite.
    Mais d’ici quelles merveilles et quels dépaysements surtout avec tant de commentaires intéressants

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