C’est parti pour un nouveau pays, l’avant dernier. On commence fort avec la capitale du Cambodge, pas déplaisante mais très hétéroclite. Les vieux boui-boui partagent le trottoir avec les restos et boutiques branchés. L’odeur des rues est très forte mais parfois les effluves de la cuisine locale agrémentent la découverte de la ville. Bien que les formalités à la frontière ont été plus qu’efficaces, les 7 heures de bus pour parcourir 300 km nous ont fatigués. Notre guesthouse a une belle vue sur le Palais Royal que nous réservons pour le lendemain. On ressort en fin de journée pour une balade dans le quartier routard avec notamment la promenade aménagée le long du Mékong. Les pelouses sont très prisées des cambodgiens qui viennent entre amis ou en famille pour pique-niquer ou jouer au sport local qui consiste à s’échanger un volant en jonglant avec les pieds. Les catégories sociales sont bien distinctes mais paraissent vivre dans une belle harmonie.
Le lendemain on commence par le marché qui est surtout consacré aux vêtements et bijoux mais une fois les stands de nourriture trouvés, on en prend plein les yeux et les narines. On se laisse tenter par quelques ramboutans et un nouveau fruit, le fruit du Salacca, espèce d’échalote poilue. Acide mais rafraîchissant.
Nous poursuivons la journée par la visite du camp S21, ancien lycée français transformé en camp de prisonniers des Khmers rouges. C’est aujourd’hui un musée très bouleversant où l’on découvre les crimes des dirigeants et les tortures infligées aux prisonniers qui sont souvent là sans aucun motif, parfois juste pour le fait de porter des lunettes et « ressembler » à un intellectuel. Des enfants et des bébés sont même faits prisonniers. Dans les salles de torture, le carrelage est encore taché par le sang. Les photos des prisonniers tapissent les murs et tout cela rappelle fortement les camps de la seconde guerre mondiale. On ne savait pas grand chose de ce génocide et il est parfois utile de s’ouvrir à l’histoire des autres crimes dans le monde.
Nous terminons par la visite du Palais Royal et la pagode d’argent. Le lieu est richement décoré et fraîchement restauré. Les ornements ont un style beaucoup moins chargés que les temples précédemment rencontrés. La promenade dans l’enceinte est très agréable malgré la chaleur écrasante. Pour une premiere journée cela donne un bon aperçu de la capitale.
Avant de prendre notre bus pour Sihanoukville en début d’après midi, on saute dans un tuk tuk pour aller jusqu’à l’île de la soie à 15km de là. Une traversée en ferry et nous voilà sur l’île où les habitants sont pour la plupart tisserands. Au rez-de-chaussée de chaque maison on aperçoit en effet les métiers à tisser. On s’arrête dans l’une d’entre elles pour regarder comment cela fonctionne et même s’exercer au tissage ! Pas si compliqué que ça au final mais la préparation des trames doit demander un temps fou.
On sillonne l’île de village en village en s’arrêtant dans une vieille pagode, « vestige » des ravages de la période Khmers rouges : celle-ci a été à moitié démolie par une roquette lancée depuis le fleuve… On débouche à l’autre bout de l’île sur une drôle de plage couverte de petites huttes en bambou pour pique-niquer. L’endroit ne doit pas être habitué à recevoir des touristes car les locaux s’étonnent de nous voir et l’on en profite pour se poser au bord de l’eau pour regarder la vie du fleuve.
Retour en ville pour prendre notre bus en direction du sud et ses plages dans la station balnéaire de Sihanoukville.