Bolivie – Sucre et Potosi

Mardi nous voici donc arrivés à Sucre, capitale constitutionnelle du pays après 25 min de vol (au lieu de 12h de bus…). Avant toute chose, direction l’hôtel Wasi Masi pour nous décharger de nos gros sacs. Bonne surprise ! Un super hôtel organisé autour d’un patio sympa où l’on a la chance de pouvoir loger dans un véritable appartement pour le prix d’une chambre. Bon normalement, c’est à partager mais personne ne se présentera : petit salon décoré, cuisine aménagée, deux chambres et salle de bain, le top.

On visite un peu la ville, qui est fort agréable, très animée (remplie d’étudiants) et plutôt bien conservée. Beaucoup de beaux bâtiments et bien sûr d’églises aux façades blanches. La place principale très verdoyante est vraiment apaisante et le reste de la ville en a l’air. Première journée ou l’on en profite pour se poser à l’hôtel un peu comme à la maison. On ne devait rester qu’une journée à Sucre, on y restera finalement trois nuits ! Ça fait tellement du bien d’avoir son petit chez soi pendant quelques jours que du coup on se dirige vers le marché central pour cuisiner un peu ! Un marché haut en couleurs avec pas mal de choix de fruits et légumes. Dans le panier de courses: aubergines, persil, ail, huile d’olive, un fromage de chèvre roulé sous les aisselles, quelques prunes, une banane et de la pastèque (ça c’est pour grignoter pendant le marché) et un drôle de fruit qui ressemble à un artichaut mais qui a le goût de poire… Une pause au stand Sandwich, où l’on « déguste » un petit pain merguez, l’institution du marché, qui fait bien plaisir ! Faut dire que je (guillaume) rêvais depuis quelques temps de saucisses et de merguez ! Un détour par le musée des masques, qui met en scène les masques typiques utilisés pour les danses cérémoniales. Bien présenté et gratuit, les pièces sont très belles et mélangent les figures classiques des carnavals européens et les croyances andines.

Dernier jour, nous poursuivons la visite de la ville avec le cimetière (eh oui !) qui est drôlement bien aménagé avec de véritables caveaux mausolées (qui n’ont rien à envier aux cimetières corses) et dans lequel les étudiants viennent réviser en toute tranquilité. Nous montons ensuite au couvent de la Recoleta pour avoir une vue d’ensemble de la ville. Retour à l’hôtel pour préparer la soirée crêpes avec de la véritable crème de marrons de l’Ardèche trouvée au supermarché ! On est bien tristes de quitter cet endroit.

Vendredi, départ en bus pour Potosi, la ville minière par excellence. On croyait tomber sur une ville triste et sinistrée mais finalement elle n’est pas si mal que ça. Du moins le centre historique car la périphérie comme la plupart des villes, est faite de maisons de briques pas terminées. Cependant il fait vraiment pas chaud ici et on essuie même un peu de grêle car nous sommes tout de même à 4000m. Visite des rues du centre et du couvent Santa Teresa, où les sœurs étaient cloîtrées à vie dès l’âge de 15 ans (enfin c’était surtout valable pour les cadettes des familles riches car le droit d’entrée était de 8000$ une fortune pour l’époque). Le couvent n’a pas grand intérêt à part pour celui qui veut connaître la vie des saints et des vierges de la région dans les moindres détails… Ici on vient surtout pour visiter les mines mais l’idée d’observer les gars travailler comme des chiens et repartir au bout de deux heures, ça ne nous a pas trop tenté…

On atterri de nouveau dans une super auberge avec lit double king size !

Pour l’histoire, Potosi fut pendant plusieurs siècles la mine d’argent de l’Espagne et par conséquent du monde. Découvert peu de temps avant l’arrivée des espagnols, le Cerro Rico qui domine la ville était gorgé d’argent. Ce qui fit de Potosi et de la vice royauté du Pérou (la Bolivie était alors rattachée au royaume du Perou, lui même annexé à l’Espagne) le poumon économique du continent et du monde de l’époque. Au passage cela donna lieu à un des plus importants pillages des richesses et à des heures sombres pour les mineurs et esclaves envoyés au fond des mines.
Mais ce fut aussi un lieu d’expression artistique très riche et très influent. C’est sans doute à cause de ces deux visages et son rôle charnière dans la colonialisation espagnole que la ville fut classée par l’UNESCO. Bizarrement, en fonction de la météo on a l’impression de ressentir à la fois les horreurs qu’il a pu se passer et la beauté du lieu.

Ce matin visite de la Casa de la Moneda, véritable emblème de Potosi où l’on frappait la monnaie jusque dans les années 80. C’était le bâtiment le plus important d’Amérique (7000m2). On frappait les pièces d’argent manuellement puis avec des presses mues par des mules avant d’envoyer le tout en Espagne. Tout se faisait sur place, avec des fonderies dédiées, des laminoirs, des emporte-pièces et des presses. Belle expo avec des machines de toutes les époques très bien conservées dans un superbe bâtiment. Ironie du sort, la Bolivie qui pendant des siècles a frappé la monnaie pour la couronne d’Espagne, fait aujourd’hui frapper ses pièces en Espagne, émettre ses billets de 10 et 50 en France, ceux de 100 et 200 en Allemagne et au Canada. Plus rien n’est fait sur place…

En début d’après midi, nous grimpons dans un bus pour Uyuni. 4-5h de route à travers des hauts plateaux magnifiques avec des dégradés de couleurs splendides. Silence radio pendant quelques jours car nous partons pour le Salar et le sud Lipez, ses déserts de sel et autres bizarreries géologiques ! Prochain post peut être depuis l’Argentine !

Sucre

Potosi