Thaïlande – Koh Tarutao

Un passage de frontière plus tard et accessoirement douze heures de bus, nous voilà en Thaïlande, dans la partie sud du pays, à Hat Ya. Il est 8h30 du matin, nous ne sommes pas tout à fait réveillés et le changement de pays nous fait un peu bizarre. Après quatre mois en Amérique du Sud, nous commencions à nous débrouiller plutôt bien en espagnol et quant bien même on ne comprenait pas tout, on arrivait toujours à se débrouiller. À Singapour, aux Philippines et en Malaisie, l’anglais était quasiment maîtrisé partout et comme ils utilisent le même alphabet que nous, ça allait.
Mais là… tout change. Plus de repère, l’écriture thaïe est déconcertante de complexité et l’anglais est parlé comme il peut l’être dans un petit patelin en France… c’est à dire trois mots ! Nous mettons bien trente minutes avant de trouver notre chemin pour prendre un bus direction Pakbara et le bord de mer. Cela donne lieu à des discussions plutôt comiques du genre :

<< We want to go to Koh Tarutao.
– Koh Tao ?
– No, no, no Koh Tarutao !
– Koh Tao ?
– No, Koh Taru-Tao
– Koh Tao ?
– Ok, thank you… >>

Bref, nous parvenons à trouver le mini van qui nous mènera à destination. Arrivés à Pakbara, nous attendons le speed boat qui doit nous guider jusqu’à l’île de Tarutao. Une petite demi-heure de navigation avant de mettre le pied sur « l’île paradisiaque ». Nous tenons à prévenir les lecteurs qui sont sous la grisaille ou la neige parisienne et globalement tous ceux que l’hiver exaspère, que les prochains articles et photos risquent de leur mettre un sacré coup au moral !
Koh Tarutao est avant tout un parc national d’une cinquantaine d’îles, classé UNESCO. Nous avions lu dans le guide du routard que cette île était très peu fréquentée et encore bien préservée. Mais on ne s’attendait pas à ça ! Pendant notre séjour de trois jours nous ne devions pas être plus de 50 ou 60 sur l’île qui fait plus de 250 km2 et compte trois principaux sites d’hébergement. Ca change des grandes villes de Malaisie ou de Singapour !
Nous posons les sacs à dos dans un des bungalows gérés par les fonctionnaires du parc (très propre pour 15€) et nous nous groupons avec deux autres français pour aller visiter une grotte à quelques minutes de « longue queue » du port. Changement d’embarcation pour un radeau afin de parcourir la première centaine de mètres dans la grotte remplie d’eau. On met pied à terre pour finir les 200 derniers mètres, avec de belles formations calcaires et pas mal de mini chauve-souris ! Un tour vraiment sympa.
Baignade ensuite dans une eau turquoise à 28°C jusqu’au coucher du soleil, magnifique ! Soirée au seul resto de la plage à discuter avec nos rencontres du jour et à échanger sur nos prochaines destinations.

Nous partons le lendemain pour une autre plage de l’île située à 8km du port. On dépose nos gros sacs au centre de visiteurs et nous prenons la route à pied avec un mini sac pour les deux prochains jours. Sur la route nous croisons nos premiers singes, familles de macaques et certainement des gibbons. Toujours impressionnant de les voir en liberté ! On arrive en milieu de journée à la plage d’Ao Son et nous prenons notre bungalow pour la nuit : beaucoup plus spartiate que le premier mais aussi moitié moins cher, nous le partagerons avec nos nouveaux potes du moment, scorpion, fourmis géantes et moustiques. Car si cette île a tout l’air du paradis, il faut accepter de livrer son corps tout entier au dieu moustique !
On prend la direction de la plage pour tomber sur une étendue de sable blanc de 3km de long sur 50 m de large avec personne. Et quand on vous dit personne, c’est personne ! Pas un chat à l’horizon. Ah si, vers 16h30, un gars s’est pointé mais il était si loin qu’on ne l’a même pas croisé… Ici le sable est tellement fin qu’il crisse lorsqu’on marche dessus. Un peu comme la neige… Mais en plus chaud. On se baigne, on se rebaigne, on regarde le ballet des crabes au bord de l’eau, on admire le coucher de soleil, et on se fait piquer par des mouches de sable tellement minuscules qu’on ne voit que leur poche se remplir de sang. Dure la vie…
Nous dînons le soir dans le resto tenu par le ranger du parc et sa famille en profitant des 3h d’électricité quotidiennes pour recharger les batteries.

Jour suivant et nouvelle plage, on rejoint Ao Molae entre les deux plages précédentes, avec une nouvelle ambiance de cocotiers et de plage en forme d’anse, bordée par de jolies falaises. Nous louons des vélos pour l’après midi pour parcourir l’ancienne route qui mène à la prison ; car l’île avant d’être un parc national fut utilisée pendant une dizaine d’année comme prison pour les prisonniers politiques et comme camps de redressement des mœurs. 12 km à travers la jungle pour traverser l’île et parvenir à l’autre côté. Toujours beaucoup de macaques en chemin !
Un sentier balisé avec quelques panneaux explicatifs retrace la vie des prisonniers et présente les quelques vestiges engloutis par la jungle. On sent bien qu’on est pas chez nous ici et que c’est le domaine des singes, oiseaux et autres insectes ! Ca piaille dans les arbres, ça saute de branche en branche et le sifflet assourdissant des « cigales » nous fait être sur le qui-vive ! Retour par la même route où l’on croise cette fois ci un beau varan de 80cm (que j’ai failli écraser en vélo…) et baignade dans une eau toujours transparente jusqu’à la fin du jour.

On se réveille avec le brouhaha des macaques essayant de piquer les restes dans les poubelles et par la migration d’une nurserie de singes ! On termine à pied les quelques kilomètres nous séparant du port et en attendant notre bateau de 12h, on s’allonge une dernière fois sur ce sable blanc et file à l’ouest vers Koh Lipe !

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