Malaisie express – Malacca et Kuala Lumpur

Finalement c’était une bonne idée de troquer la Malaisie pour les Philippines. En effet en regardant notre guide du routard, on lit que ce n’est vraiment pas la bonne saison pour visiter les îles de l’est fréquemment sous la pluie alors que c’est, paraît-il, la meilleure partie de la Malaisie.
Quelques autres arrêts incontournables comme Malacca et Kuala Lumpur feront l’affaire même si le parc national Taman Negara nous aurait bien tentés aussi mais j’avoue que la forêt primaire et ses bestioles m’inquiétaient un peu. Une prochaine fois peut être…
Dès la gare de Singapour, on change de décor. On a vraiment l’impression que la route vers la Malaisie n’est pas utilisée par les Singapouriens et que les infrastructures sont loin d’être aussi développées que le reste du pays.
Bref, on prend le bus pour trois heures direction Malacca avec passage de frontière.
La ville a un très lourd passé colonial qu’on découvrira plus tard au musée national de Kuala Lumpur. Ancien port très prospère développé par un sultan Malais (de tradition hindo-bouddhiste) avec la mise en place de nombreuses infrastructures, police, entrepôts, protection maritime… Ce qui en faisait un port idéal pour les marchands de toute l’Asie qui n’avaient plus qu’à se laisser porter par les vents dominants. Plus tard, ce sultan se convertit à l’Islam lors d’une rencontre avec des marchands du Moyen-Orient. A cette même époque débuta les grandes expéditions et les portugais découvrant ce port où transitaient les épices d’une grande valeur, proposèrent un partenariat avec le sultan qui refusa. Pas de problème, ils reviendront deux ans plus tard sans tenter une négociation. Ce fut une période sanglante pour les malais. Les hollandais qui possédaient déjà un comptoir en Indonésie, proposèrent leur aide au sultan dans le but d’avoir le monopole sur les épices. Malacca passa aux mains des hollandais qui l’administrèrent pendant un certain temps. Malheureusement, trop occupés, par les guerres napoléoniennes en Europe, ils laissèrent leur comptoir aux anglais. Pour finir grosso modo les vagues colonisatrices, ce sont les japonais qui sont venus s’installer pendant la seconde guerre mondiale.
Depuis 1963, la Malaisie est indépendante mais pas tout à fait rétablie de ses blessures.
La visite de Malacca est surtout axée sur le quartier chinois où l’on trouve des vieilles maisons de style chinois et européen. On tombe sur un antiquaire avec des pièces absolument superbes dont une ancienne porte de temple bouddhiste, un peu difficile à rapporter.
Encore une fois, on constate un mélange culturel entre les différents temples : mosquées, pagodes, églises…On mange surtout indien (on ne s’en lasse pas) et on finit la journée par le marché nocturne avec des stands chinois en tout genre et une bière le long du fleuve. On n’a pas choisi le meilleur endroit pour picoler, les prix sont élevés, c’est une denrée rare dans un pays majoritairement musulman.
Notre auberge est très bien tenue par un gérant très sympa. On rencontre une nouvelle famille de français avec qui on partage nos expériences. Un bon moment avant de finir la visite de la ville par l’ancienne forteresse portugaise (presque entièrement détruite).

On enchaîne déjà pour Kuala Lumpur qui n’est qu’à deux heures de là.
La capitale est tout à fait développée mais on a très vite le sentiment d’une pâle copie de Singapour. De grands buildings aux parois de verre mais à l’architecture un peu dépassée, des rues pas tout à fait propres et de beaux bâtiments pas vraiment mis en valeur. KL doit avoir un charme mais on n’arrive pas à le trouver… Beaucoup de travaux sont en cours ce qui n’arrange pas les choses. Ce n’est pas grave on ne reste là que deux jours.
On trouve une chambre pour une bouchée de pain au YWCA (Young Women Catholic Association) où les hommes en couple sont autorisés :). Pas de temps à perdre, nous filons directement aux fameuses tours Petronas, symbole de Kuala pour lesquelles nous avons réservé la visite en fin de journée. On y arrive par l’immense centre commercial situé aux pieds des tours et après quelques détours on trouve enfin l’entrée des visiteurs. Tout est cadencé et minuté et les petits groupes de touristes s’enchaînent. Nous montons dans les ascenseurs doubles niveaux qui filent au 40eme étage en quelques secondes. Nous sommes même obligés de décompresser les oreilles tellement ça grimpe vite ! Arrêt sur le skybridge, une passerelle qui relie les deux tours en leur milieu (un gros défi de construction au passage…) pour une première vue sur la ville. Nous qui pensions arriver juste pour le coucher de soleil (on avait carrément vérifié sur internet l’heure exacte deux semaines avant) nous sommes gratifiés d’une belle pluie et d’un gros brouillard… En gros, c’est à peine si l’on aperçoit le bas de la tour. Franchement déçus, on poursuit avec un second ascenseur pour le 86eme étage et son petit musée. En temps normal, on doit avoir une belle vue mais bon… Les couleurs permettent quand même de faire quelques photos un peu surréalistes de la tour. Le « musée » est une version ultra allégée de ce qu’on peut voir en Malaisie et de l’historique de la tour. Vraiment pauvre… Ils auraient pu faire un effort pour détailler la construction, l’architecture des tours surtout que leur histoire est intéressante.
Bref, grosse déception sur cette visite surtout à ce prix là. On fait un tour dans le centre commercial et on goûte la cuisine de Penang (au nord de la Malaisie) avant de rejoindre notre chambre.

Le deuxième jour nous arpentons le quartier chinois pas très loin de l’hôtel et finissons la journée par une balade nocturne sur la place Merdeka (de la liberté) avec son mât porte drapeau d’une centaine de mètres, entourée de beaux bâtiments de style moghol. Un détour par la mosquée du Sultan, plutôt pas mal toute éclairée et on finit par un resto indien bien bon.

Dernière journée avant notre départ, on décide d’aller au musée national où le mardi des bénévoles font une visite guidée en français (celle dont on vous parlait plus tôt). Une expat’ française nous accueille pour nous amener à travers les quatre salles du musée. Arrivée il y a un peu plus d’un an à Kuala, elle a suivi une formation gratuite de 6 mois offerte par le musée pour connaître l’histoire du pays. Exercice pas facile d’assimiler en si peu de temps une culture aussi diversifiée et riche ! On apprend beaucoup de choses avec elle et l’on balaie toute l’histoire depuis l’âge de pierre jusqu’à l’indépendance. De belles pièces, des explications sur les religions et le commerce ainsi que sur la géologie et le climat qui permettent d’appréhender le pays (et pourquoi il a été tant convoité). On y voit beaucoup aussi l’influence chinoise à travers la culture Peranakan dont on vous a déjà parlé et dont la communauté est aujourd’hui encore aux manettes économiques du pays. Ce qui dérange fortement les malais de souche qui, ayant le pouvoir politique, votent de plus en plus de lois restreignant l’accès aux postes de fonctionnaires ou touchant au pouvoir…
Nous terminons l’après midi par le musée d’art islamique, logé dans un superbe bâtiment moderne avec des dômes sculptés (et inversés !) magnifiques. On y trouve des vêtements, armes, tapis et corans de toutes les régions du monde ayant eu une influence musulmane : Chine, Inde, pays du golfe, Indonésie, Asie centrale. Encore de belles pièces et surtout des maquettes des plus grandes mosquées du monde.

Départ le soir même pour le sud de la Thaïlande en bus de nuit. Ce fut un court séjour mais on y reviendra peut être un jour !

Malacca

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Kuala Lumpur

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