Argentine – Les chutes d’Iguazu et les missions Jésuite de San Ignacio

En moins d’une semaine, nous passons des quelques degrés et du vent fort d’Ushuaia, à la forêt tropicale et la chaleur humide de Puerto Igazu, à la frontière avec le Brésil.
Beaucoup de gens nous ont dit que ce détour en valait vraiment la peine alors nous y sommes!

Dès l’arrivée, le cadre est très dépaysant et c’est exactement le tableau qui manquait à ce voyage en Amérique du Sud. L’auberge est calme et installée au milieu d’arbres tropicaux colorés. On s’y sent bien mais la chaleur est pesante et la climatisation inévitable ! On découvre un livreur d’empanadas vraiment excellent qu’on ne manquera pas de rappeler!

Le lendemain, nous nous réveillons à l’aube pour arriver dans les premiers au parc des chutes d’Igazu classé par l’UNESCO.
Malheureusement, c’est sous des trombes d’eau que nous arrivons à la porte d’entrée. On attend une petite demi heure en espérant que ça cesse mais que nenni, il faut prendre son courage à deux mains et affronter la pluie. Ça tombe bien j’ai un preux chevalier bien plus courageux que moi qui me cédera LE poncho et vivra trempé pendant une bonne heure.
Quitte à être trempés , nous commençons par « la garganta del diablo », la chute principale.
Encore une fois, nous avons de la chance, la passerelle est réouverte depuis une semaine après avoir été emportée par les flots lors d’une immense crue en juin, où le niveau de l’eau avait été multiplié par 40 !
Les chutes à quelques mètres de nous sont impressionnantes. Elles tombent dans un énorme fracas en arrosant la foule de touristes essayant vainement de prendre un cliché. La GoPro étanche ne viendra pas à bout de la bruine qui empêche toute tentative de photo en quelques secondes.

La pluie gâche un peu le spectacle mais enfin les premiers rayons de soleil apparaissent. Nous filons donc sur le circuit inférieur pour voir les chutes d’en bas.
Nous croisons en chemin un nouvel animal à ajouter à notre liste : le Coatis. On n’arrive pas trop à cerner à quel animal on a affaire, un mélange étrange de singe, de chat et de petit cochon. Mais ils sont vraiment adorables et des dizaines de bébés se promènent avec leur mère pour chipper de la nourriture aux touristes. Absolument pas craintifs, ils essaient même d’ouvrir les sacs à dos. Attention tout de même parce qu’ils ont des dents bien longues!
Le circuit inférieur propose 2km de passerelles à travers différentes chutes d’eau et une forêt luxuriante pleine de papillons géants, d’insectes et d’oiseaux en tout genre dont on entend surtout les chants. Oui car Iguazu ce n’est pas seulement une cascade mais un ensemble de chutes réparties sur plusieurs kilomètres.
Les chutes qui plongent des falaises envahies par la végétation sont toutes plus belles les unes que les autres. On y reste 2 bonnes heures avant de rejoindre un sentier un peu mis de côté par les touristes pour une baignade sous une cascade. Bien qu’un peu fraîche, la baignade dans cette cascade d’une vingtaine de mètre est exceptionnelle.
On rencontre en chemin de belles araignées, des fourmis de la taille d’un petit doigt et surtout un lézard d’un mètre ! Malgré la découverte des iguanes aux Galapagos, ça nous surprend et peu fiers on poursuit vite notre chemin.

Nous finissons la journée par le circuit supérieur sous un superbe soleil de fin du jour qui donne une lumière particulière à l’endroit et surtout offre des arcs en ciel au dessous des cascades rencontrées le matin. Cette fois ci nous les observons d’en haut et le spectacle est toujours aussi grandiose. Clou du spectacle, un singe fait son apparition entre les arbres et surtout de magnifiques toucans, que je rêvais de voir, se laissent approcher.
Le parc finit par nous mettre dehors mais c’est certain qu’entre la flânerie à travers les chutes et l’observation de tous ces animaux, nous aurions pu y rester encore longtemps.
Encore une fois le prix est excessif mais nous ne regrettons pas ce grand détour.

Le lendemain pour atténuer les 18h de bus de retour vers la capitale, nous faisons une halte à la mission jésuite de San Ignacio. Encore un élément du patrimoine de l’UNESCO et surtout un témoignage du passé Argentin vraiment intéressant.
À l’arrivée au village, on part à la recherche de l’hôtel sous la pluie et sur des routes de laterite qui colore tout en rouge. Nous sommes surpris par le désert humain et les retrouvailles avec une campagne reculée qui nous rappelle d’autres coin d’Amérique du Sud. Le bruit des perroquets et des insectes est assourdissant mais on s’imprègne vraiment de l’ambiance de cette région. Encore plus avec les dizaines de piqures de moustiques et la grosse tarentule croisée dans le salon de l’auberge.
San Ignacio est un village construit autour d’une ancienne mission jésuite dont il ne reste que quelques ruines. Les jésuites qui étaient venus convertir les guaranis, ont construit avec eux un village autour d’une place centrale et d’un temple. Tous les membres savaient lire et écrire et le travail de chacun était partagé avec toute la communauté. Une sorte de communisme bien développé et fonctionnant à merveille jusqu’à la chasse par les conquistadors espagnols inquiets de la prospérité et de l’autocratie des Jésuites.
Le cadre est très beau et reposant. Le tourisme ne semble pas bénéficier à la population qui en grande majorité reste pauvre.
En fin de journée, il est temps de finir le retour vers Buenos Aires dans un bus très confortable. On a fini par s’habituer à ces longs trajets ! Tant mieux parce qu’après le passage du jour de l’an à Buenos Aires, il faudra enchaîner avec 27 heures d’avion!